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Le solitaire

On pourrait aussi le qualifier de mystérieux, tant il constitue une énigme pour les autres. En effet, il pense que les relations interpersonnelles sont toujours sources de problèmes, et a donc tendance à se replier sur lui-même ; ce qui lui vaut généralement de posséder un monde intérieur très développé. Il aime d'ailleurs jouer seul avec le langage (ex. : répéter ou inventer des mots), et pense parfois qu'on peut remplacer les gens par des objets. Il se fiche pas mal des jugements qu'on peut porter sur lui. Dans son côté pathologique, il peut devenir soit une personnalité schizoïde (c'est à dire qui aime se prendre pour une « île ») soit une personnalité schizotypique (c'est à dire tellement isolée qu'elle perd la notion de réalité et devient convaincue que le monde est gouverné par des forces obscures). Peu doué pour conserver des relations inter-personnelles dans la durée, il se focalise généralement sur un petit groupe de proches : sa famille, et quelques amis. Sa solitude accentuant sa sensibilité, il est convaincu qu'il vaut mieux rester à l'écart pour ne pas exacerber les difficultés liées à la communication, d'où une personnalité difficile à cerner au premier abord...  

 

Me semblent appartenir à cette catégorie, les écrivains suivants : Alphonse de Lamartine (1790-1869), Colette (1873-1954), Henri Michaux (1899-1984), Armel Guerne (1911-1980), et Christian Bobin (1951-2022). Pour leur amour du langage, leur côté mystérieux et fuyant, et bien souvent leur attirance pour la solitude et le dépouillement (chez Guerne et Bobin notamment).

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