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La priorité (2/2)

Pour faire une réponse courte : l’altruisme. Et pour en rédiger une plus longue : l’altruisme avec notamment son double : la compassion, c’est à dire le fait d’être sensible à la détresse des autres et de vouloir les aider. Compassion qui permet d’accueillir des émotions encore plus puissantes que celles procurées par l’intermédiaire des artistes : imaginer ce que c’est par exemple que de voir sa vie sauvée par quelqu’un d’autre, ou d’être remercié d’avoir sauvé une vie ! Mais, et c’est fondamental, ces émotions doivent être accueillies avec humilité pour, comme le dit très bien Abigail Marsh que « s’adoucisse la pente du narcissisme » (4).

 

Quand à trouver un but supérieur au confort procuré par le progrès technique, ce serait tellement beau si la marche du progrès pouvait servir comme objectif une humanité plus altruiste ! Une humanité qui s’entraide et soit solidaire. Un tel idéal peut sembler minimaliste et donc insuffisant comme marche à suivre, mais au fond, a-t’on besoin de s’encombrer l’esprit de tout un corpus de théories pour savoir ce qui est bon ou mal de faire ? Ne pouvons-nous pas simplement nous fier à notre boussole interne, ainsi qu’aux signaux que nous envoient ceux que l’on cherche à soulager dans leurs malheurs ?

 

Quand au sacré et à la foi, ce serait à mon avis tellement plus profitable si là aussi on retirait le superflu pour ne garder que l’essence de ce qui est bon, et surtout sans risque, dans la religion : l’incitation à faire le bien. Incitation qui passe par l’idée qu’il est toujours préférable de faire confiance aux autres dans un premier temps, en clair de croire en eux (et si vraiment après réflexion ils ne méritent pas notre soutien et nos encouragements, alors se méfier d’eux et prendre nos distances)… On a tout à gagner à accorder sa confiance aux autres : ils risquent de mieux nous apprécier et de nous faire confiance à leur tour ! Et non, je ne pense pas que les gens honnêtes soient une minorité : ce n’est pas pour rien que l’espèce humaine est considérée comme une espèce hyper-coopérative par les scientifiques (5) : si on était tous indignes de confiance, on ne ferait pas société ! Comme je l’ai lu chez Rutger Bregman : « le mal est puissant, mais le bien est plus répandu » (6).

 

J’ajoute pour finir que le besoin vital, selon moi, de garder la foi, ou pour le dire autrement de ne jamais perdre espoir, se concrétise lui aussi bien mieux dans l’altruisme que dans la science ! Alors oui, l’Humanité n’est que de passage dans l’Univers, et oui la Nature n’est ni bonne ni mauvaise ; et certains vous diront que c’est triste, d’autres que c’est libérateur, mais quoi qu’il en soit, il existe une idée qui fait nettement plus chaud au cœur : nous pouvons rendre notre monde actuel un peu plus engageant et chaleureux grâce à la bonté de gens ordinaires comme vous et moi ! N’est-ce pas nettement plus réconfortant que de savoir que l’Humanité, la Terre et la Matière complexe auront une fin un jour ou l’autre ? Ou qu’une vie sans douleur n’est jamais acquise ? N’est-il pas préférable de se concentrer sur nos capacités d’entraide, ici et maintenant, pour reprendre du poil de la bête ?

 

D’ailleurs vous aussi pouvez vous insérer dans la grande chaîne de la solidarité humaine ! Par exemple en apportant votre soutien à une association caritative. Et à mon avis, si vous faîtes preuve de générosité, vous ne le regretterez pas !

 

 

Références bibliographiques :

 

4. Abigail Marsh : Altruistes et psychopathes. Leur cerveau est-il différent du nôtre ? HumenSciences. 2019 (p. 346)

5. Joseph Henrich : L’intelligence collective. Comment expliquer la réussite de l’espèce humaine. Les arènes, 2019

6. Rutger Bregman: Humanité. Une histoire optimiste. Seuil, 2020

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