Dense
Améliorer sa solitude
Quel mal y a-t-il à apprécier d’être seul ?
Si ce n’est d’être mal vu par ceux qui veulent,
Par dessus-tout ressentir l’étourdissement,
Des gens qui sans cesse et sans fin se répondent,
Quand d’autres aiment silencieusement,
Le calme détachement de « tout ce monde »,
Que ce soit à l’occasion, ou passionnément,
Pour se ressourcer après un grand tapage,
Ou pour se pacifier spirituellement…
Le retrait peut être le plaisir du sage,
Et nous offrir un temps d’arrêt réconfortant.
S’isoler s’avère parfois bon, et pourtant :
Sommes-nous seuls quand les autres ne sont plus là ?
Ou pensent-on toujours à eux et à tout va ?
Car nous ne pouvons pas oublier les autres,
Eux qui nous aident sans fin à cerner notre
Moi profond, que l'on vive à plusieurs ou non,
Que l'on se souvienne ou qu'on oublie leurs noms,
Qu'ils se transmettent à travers des ouvrages,
Ou qu'ils se trouvent dans notre entourage,
Ils ne disparaissent jamais de ce mental,
Qu'on soit tout neuf ou en phase terminale...
Il arrive qu'on perde le fil dans l'exil,
Pas ce qui nous fut légué de plus fertile,
Ainsi quand on se trouve seul et confiné,
On peut quand même avancer et cheminer,
Et avec de la chance, trouver des appuis,
Qui nous soutiendront face à cet’ pandémie,
Qui nous éloigne des gens pour mieux repartir,
Vers ceux que l'on aime et qui nous font plaisir,
Puisqu'on n'est jamais seul intégralement,
Et que les solitaires sont tous différents.
Car la solitude est belle et douce,
Quand on la désire sans trop de secousse,
Mais souvent cruelle quand on la rejette,
Et qu’à contrecœur elle s’entête,
Nous faisant ressasser notre plein désarroi !
Tout n'est donc affaire que de l'état d'esprit,
Dans lequel on se trouve mais aussi parfois,
Un peu de celui par lequel on a mûri,
Pour voir à qui sourira le fait d'être seul,
Et lui évitera de faire la gueule ?
Pour supporter un isolement imposé,
Choisissez ainsi par médias interposés,
Celles ou ceux capables de vous apaiser...
(Poème retravaillé en 2024)